L’empreinte carbone en entreprise : comprendre, agir et viser la neutralité

2 Oct 2025

Le climat est au cœur des préoccupations mondiales. Les entreprises, petites ou grandes, sont de plus en plus sollicitées pour mesurer et réduire leur empreinte carbone. Derrière ce terme que l’on entend partout se cache une réalité simple : nos activités quotidiennes émettent du dioxyde de carbone (CO₂) et d’autres gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.

Comprendre son empreinte carbone, s’adapter aux obligations légales, mettre en place des actions concrètes et réfléchir à la neutralité carbone ne sont plus des options : ce sont désormais des étapes incontournables pour toutes les organisations.

1. Comprendre l’empreinte carbone : de quoi parle-t-on vraiment ?

L’empreinte carbone est la quantité totale de gaz à effet de serre émise, directement ou indirectement, par une entreprise, un produit ou un service. Elle s’exprime généralement en équivalent CO₂ (CO₂e), ce qui permet d’englober non seulement le dioxyde de carbone mais aussi d’autres gaz comme le méthane ou le protoxyde d’azote.

Pour mieux visualiser son empreinte carbone, on distingue trois périmètres appelés scopes :

  • Scope 1 : émissions directes

Ce sont les émissions produites par les activités de l’entreprise elle-même : combustion dans les chaudières, carburant des véhicules de société, gaz utilisés dans certains procédés industriels.

  • Scope 2 : émissions indirectes liées à l’énergie

Elles proviennent de la production d’électricité, de chaleur ou de vapeur achetées par l’entreprise. Par exemple, la consommation électrique des bureaux entre dans ce périmètre.

  • Scope 3 : autres émissions indirectes

C’est souvent la partie la plus importante et la plus difficile à mesurer. Elle inclut toutes les émissions en amont et en aval : production des matières premières, transport des marchandises, déplacements professionnels, utilisation des produits vendus, gestion des déchets, etc.

Pour de nombreuses entreprises, le scope 3 peut représenter plus de 70 % des émissions totales.

Comprendre ces trois catégories est essentiel pour savoir où agir. Car avant de réduire, il faut d’abord mesurer.

2. Les obligations légales et réglementaires pour les entreprises

Face à l’urgence climatique, la réglementation se renforce en France comme en Europe. Les entreprises ne peuvent plus ignorer ces obligations.

Le Bilan GES réglementaire

Depuis 2010, certaines entreprises doivent réaliser un bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES) tous les 4 ans (entreprises de plus de 500 salariés en France métropolitaine, 250 salariés en outre-mer).

La Loi Climat et Résilience (2021)

Elle vise à accélérer la transition écologique et impose progressivement davantage de transparence en matière d’émissions. Elle encourage aussi l’intégration de critères environnementaux dans les marchés publics et privés. (source)

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive)

Cette directive européenne, entrée en vigueur début 2023, élargit fortement les obligations de transparence : beaucoup plus d’entreprises doivent désormais publier des informations détaillées et vérifiables. Depuis 2025, cela concerne aussi les entreprises de taille intermédiaire, qui doivent rendre compte de leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance, incluant leur empreinte carbone.

Ne pas se conformer à ces obligations expose à des sanctions financières, mais aussi à une perte de compétitivité. De plus en plus de donneurs d’ordre exigent de leurs partenaires des preuves concrètes d’engagement climatique.

Agir n’est donc pas seulement une question d’éthique, mais aussi de pérennité économique.

l'empreinte carbone

3. Les actions concrètes pour réduire son empreinte carbone

La bonne nouvelle, c’est que chaque entreprise, quel que soit son secteur ou sa taille, peut mettre en place des actions efficaces. Certaines sont simples et rapides à appliquer, d’autres nécessitent une réflexion stratégique à long terme.

Transports et mobilité

  • Encourager le télétravail et les réunions en visio pour limiter les déplacements.
  • Mettre en place des plans de mobilité douce : covoiturage, vélos de fonction, bornes de recharge électrique.
  • Renouveler progressivement la flotte automobile avec des véhicules hybrides ou électriques.

Énergie dans les bâtiments

  • Remplacer l’éclairage classique par des LED.
  • Optimiser la régulation du chauffage et de la climatisation.
  • Installer des détecteurs de présence pour limiter la consommation inutile.
  • Étudier la possibilité de recourir aux énergies renouvelables (panneaux solaires, contrats d’électricité verte).

Déchets et ressources

  • Mettre en place un tri sélectif efficace.
  • Limiter les emballages superflus.
  • Favoriser la réutilisation et le réemploi des matériaux.
  • Nouer des partenariats avec des filières de recyclage locales.

Approvisionnement

  • Choisir des fournisseurs engagés dans des démarches responsables.
  • Privilégier les circuits courts pour réduire le transport.
  • Intégrer des critères environnementaux dans les appels d’offres.

Numérique responsable

  • Supprimer les mails et fichiers inutiles.
  • Optimiser les serveurs et réduire les stockages énergivores.
  • Sensibiliser les équipes à l’impact écologique du numérique (un mail avec pièce jointe = environ 10 g de CO₂).

Ces actions, en plus de réduire l’impact environnemental, permettent souvent de réaliser des économies significatives : moins de déplacements donc moins de frais, meilleure isolation donc facture énergétique réduite… etc.

4. Neutralité carbone : un objectif atteignable ou une illusion ?

De plus en plus d’entreprises affichent l’ambition d’atteindre la neutralité carbone. Mais que signifie réellement ce terme ?

La neutralité carbone, au sens global, correspond à un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leur absorption par la planète (forêts, océans, sols). Pour une entreprise, cela implique :

  • Réduire au maximum ses émissions réelles.
  • Compenser ce qui ne peut pas être évité, en finançant des projets de captation ou de réduction d’émissions ailleurs (plantation d’arbres, développement d’énergies renouvelables, projets de méthanisation, etc.).

Les limites de la compensation

Si la compensation est utile, elle ne doit pas devenir une excuse pour continuer à polluer. Planter des arbres ne remplace pas une vraie politique de réduction. On parle alors de greenwashing lorsque la communication prend le pas sur l’action.

Un cap stratégique

Viser la neutralité carbone doit être vu comme un objectif de long terme. Cela nécessite :

  • Des mesures précises et fiables.
  • Un plan d’action cohérent avec des étapes intermédiaires.
  • Une communication transparente pour éviter toute perte de crédibilité.

La neutralité carbone n’est pas une illusion, mais elle ne peut être atteinte qu’avec une démarche sincère, progressive et rigoureuse.


Au-delà d’un simple indicateur technique, l’empreinte carbone est aussi un outil de transformation pour les entreprises qui souhaitent rester compétitives, attractives et responsables.

Chaque entreprise peut contribuer à la lutte contre le changement climatique. Et cette contribution, loin d’être une contrainte, peut devenir un levier de performance et d’innovation.

S’engager dans cette démarche, c’est choisir de bâtir des espaces plus durables, d’optimiser l’utilisation des ressources et de contribuer à un avenir plus sûr pour les générations futures.

Chez Groupe H®, nous accompagnons les professionnels à chaque étape de leur projet – de la conception à la réalisation – pour intégrer ces enjeux environnementaux dans la construction, l’aménagement et l’agencement. Grâce à notre expertise en architecture, en construction, en énergie et en menuiserie sur-mesure, nous apportons des solutions concrètes et adaptées à chaque besoin.

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